Le grès tient une place importante dans les collections du Musée national Adrien Dubouché. À la suite des travaux de Jules-Claude Ziegler, de nombreux artistes s’intéressèrent à cette technique et contribuèrent à son renouveau : Auguste Louvrier de Lajolais et Ermance Bisquit, veuve d’Adrien Dubouché, acquirent de nombreuses pièces dans l’atelier même d’Auguste Delaherche. Parallèlement, d’autres artistes profondément marqués par la céramique orientale s’attachèrent aux qualités expressives de la matière. Ernest Chaplet s’attacha à percer les mystères des fameux “sang de boeuf” chinois, comme l’attestent plusieurs pièces des collections. Les parcours personnels de ces artistes qui ouvrirent la voie à la céramique dite “indépendante” – Chaplet, Delaherche, mais encore Dalpayrat, Carriès, Dammouse… – au-delà de leur singularité, révèlent des aspirations communes. Ces démarches aboutirent à l’émergence d’un nouveau type de de céramiste qui s’affirma en tant que créateur : le beau fonds de céramistes dits “indépendants” rassemblé au musée est désormais exposé dans son intégralité.
Dans la dernière salle, un plateau scénique modulable a été dessiné pour la céramique moderne et contemporaine. Les collections de céramiques du Fonds régional d’art contemporain du Limousin y sont présentées de façon à composer un paysage céramique. L’exceptionnelle collection de grès rassemblées par Maurice Lambiotte et offerts au musée en 2004 constitue également l’un des fleurons de cet espace : elle éclaire le goût du collectionneur, dont la passion pour “l’œuvre d’argile” s’est notamment attachée aux artistes de La Borne.
Les visiteurs sont ensuite invités à emprunter l’escalier qui, orné d’estampilles peintes sur les murs, les conduits vers la porcelaine de Limoges, déployée au premier étage du musée historique. Précédée d’un couloir dédié aux vitraux, la salle dite “des émaux”, désormais consacrée aux verres, a retrouvé ses décors d’origine à l’occasion de sa restauration. Les centres verriers les plus célèbres (Venise, Nevers, la Bohême…) s’y trouvent représentés. En raison de ce fonds historique constitué autour de la collection Gasnault, le musée continue à accorder au verre une place de choix et s’attache à mener une politique d’acquisition active dans ce domaine.