Le parcours de visite

La mezzanine des techniques

La mezzanine des techniques constitue le point de départ et la conclusion de la visite. Située dans l’extension contemporaine conçue par Boris Podrecca, elle s’insère entre le musée historique et l’ancienne école des Arts décoratifs, ménageant des points de vue sur ces deux espaces. Cette galerie à la dimension pédagogique affirmée replace la céramique au sein des arts du feu et retrace les étapes de fabrication de la porcelaine. En guise, d’introduction, une vitrine monumentale dont la forme rappelle la silhouette des fours à porcelaine est consacrée aux différentes familles de céramiques. À côté d’œuvres en terre cuite, faïence, grès et porcelaine, des maquettes de four et des outils d’enfournement dévoilent les phénomènes de cuisson.

La richesse du sous-sol limousin est à l’origine du développement de la porcelaine kaolinique en France. Aussi une section est-elle consacrée à l’extraction et au traitement des matières premières, et en particulier à l’exploitation des carrières de Saint-Yrieix-la-Perche. La préparation des pâtes est illustrée par des maquettes et des machines (broyeur à galets, moulin à cailloux, filtre-presse et batteuse). Puis sont présentées les techniques de fabrication. La mécanisation et le perfectionnement des moyens de production jouèrent un rôle capital à Limoges, comme le rappelle la “machine à calibrer les assiettes” que l’ingénieur Paul Faure mit au point dans les années 1860. Les machines anciennes et les outils exposés portent une patine d’usage qui a été volontairement conservée : en effet, tous ces objets proviennent de manufactures limousines qui en ont fait don au musée afin de compéter ses collections. Un autre enjeu de cette section technique est de mettre en valeur les savoir-faire afin de montrer avec d’autant plus de force la virtuosité des œuvres exposées. Avant d’être maîtrisés, les métiers de la porcelaine exigent un long apprentissage : les gestes de chaque profession (tournage, calibrage, décor, cuisson…) sont présentés au travers d’objets qui portent les traces de leur fabrication. Une large place est également accordée aux artistes qui, d’hier à aujourd’hui, mirent leurs talents au service de la porcelaine de Limoges.

La dernière section est consacrée aux céramiques techniques, qui trouvent des applications industrielles dans des domaines aussi variés que la médecine ou l’aéronautique. Dès le XIXe siècle, le musée s’intéressa aux objets techniques : des grès utilitaires de la manufacture Doulton destinés à l’industrie furent ainsi portés sur les inventaires dès 1868. En 1901, l’ingénieur René Frugier donna quant à lui de nombreuses porcelaines à feu en aluminite (capsules de laboratoire, entonnoirs, casseroles…). Fidèle à cette tradition, le musée multiplie les échanges avec les laboratoires de recherche et les entreprises de pointe installées à Ester Technopole, un parc d’activités qui accueille des écoles d’ingénieurs et des entreprises de hautes technologies. Grâce à ces collaborations, les propriétés physiques des céramiques techniques sont présentées au public au travers d’objets des plus variés : ciseaux, filtres, prothèses médicales, miroirs de satellite…